après 10 années d'occupation, recouverte chaque année d'un mètre de glace et déplacée de 30 mètres par an vers la mer par la poussée des gla­ciers. Nous serons les derniers à l'occuper. Les derniers cageots de fruits : mangues, ananas, pamplemousses, papayes, bananes, oranges, que nous avons achetés pour la traversée sont dépo­sés près du CESNA.

Le 9 janvier 1970, nous allons nous appro­visionner en timbres poste afin de les faire oblité­rer à notre destination par le commandant du ba­teau qui détient le cachet postal SANAE dans son coffre-fort. Ce cachet ne servira qu'une fois puis sera détruit. A notre retour, nous remarquons que notre bateau GITE par BABORD (donne de la bande du côté du quai). Il s'agit d'une inattention de l'officier de quart pendant le remplissage d'eau potable et de carburant dans les réservoirs ; les transferts de répartition n'ayant pas été effectués à temps.

 Il faut noter que l'emport de carburant est important et permettait de naviguer deux fois autour du monde ou d'affronter un hivernage au cas où l'on serait immobilisé dans les glaces.

 Pour l'eau, l'emport est moins important car il y a la possibilité d'obtenir de l'eau douce en fondant de la glace de la banquise, encore faut-il du combus­tible pour la fondre ! ! Pour la navigation en mer, il reste un dispositif de DESSALEMENT de l'eau de mer, gros consommateur de fuel.

Les provisions pour l'équipage sont également prévues pour au moins 24 mois.

Le départ du brise-glace était prévu pour le 8 janvier. C'est le 10 janvier 1970 que nous quit­tons CAPETOWN vers midi. Au moment où nous nous éloignons doucement du quai, toute l'équipe sud africaine qui va relever l'autre TEAM, se trouve sur le pont pour un adieu aux familles et amis qu'ils ne reverront plus avant 14 mois. Les mouchoirs s'agitent et essuient les larmes. Pour les 8 Bel­ges, la campagne d'été sera d'environ 3 mois. En signe d'encouragement pour notre expédition, tous

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