La distance à vol d'oiseau de PAULIS à KAMINA est d'environ 1700 km. Entre KONGOLO et KABALO, le moteur droit du bimoteur commence

à chauffer d'une manière inquiétante et est arrêté. L'appareil perd de l'alti­tude. Le Commandant de bord, un Adjudant, dé­cide

de délester son chargement des parachutes qui sont jetés par-dessus bord dans la brousse.

Un atterrissage d'urgence est décidé sur la plaine de secours de KABALO. L'appareil, malgré le dé­lestage des parachutes, continue

 à perdre de l'al­titude. Les bagages personnels sont proposés pour être également jetés.

Le Commandant en second, le Colonel commandant la Base (le grade ne cor­respond pas toujours à la fonction !)

propose : " METTEZ MA VALISE LA PREMIERE ". La tem­pérature du moteur gauche commence aussi à augmenter.

 La plaine de KABALO est en vue. L'at­terrissage est réussi : " HAPPY LANDING ".

La Base a perdu le contact radio avec l'avion en détresse. Je me trouve en ce moment en stage avec mes élèves à l'escadrille

d'entraî­nement en vol. Comme je suis en tenue correcte, je suis invité à prendre place dans un HARVARD qui va décoller

 et en altitude espère rétablir le con­tact avec le DC3. Au-dessus de KABONGO, le contact radio est rétabli.

Nous apprenons que ce­lui-ci s'est posé à KABALO et que nous devons nous y rendre.

 Je céderai mon équipement de vol au Colonel commandant de la Base et ma place à bord de l'HARVARD (BIPLACE)

qui repart de suite vers KAMINA-BASE. Je me retrouve avec l'équi­page du DC3 à l'hôtel, en short et sans un sou !

 Nous serons récupérés le lendemain par un autre DC3 qui amène un peloton de para-commandos destinés

à récupérer les parachutes dispersés dans la brousse. Des récompenses sont offertes aux indigènes qui rapporteront les parachutes.

 La distance de la dispersion des parachutes est im­portante et prendra plusieurs jours pour leur récu­pération.

Chaque jour, une reconnaissance aé­rienne dans l'axe du délestage nous permettra d'in­diquer à l'équipe au sol, la direction à prendre,

 lors­que le sac contenant le parachute aura éclaté au sol, laissant apparaître la voilure.

Me voilà donc engagé comme " OBSERVATEUR ". Je serai chargé en outre, au passage au-dessus de l'équipe de recherche,

 de lâcher un petit parachute auquel sera suspendu un petit étui cylindrique en carton contenant des informations mais aussi

 des lettres d'épouses et de la poudre contre les IRRITATIONS DES PIEDS.

Tout ceci me vaudra, au retour de la mission, comme " FACTEUR AERIEN ", d'accep­ter les invitations à prendre un verre

 au MESS des PARAS!

Le 30 juin 1960, notre second terme de 3 ans se termine. Nous avons fait coïncider notre retour   en   congé   en   faisant 

Escale à LEOPOLDVILLE où nous pourrons assister aux cérémonies de l'indépendance. Après le discours du ROI,

de Mr. KASAVUBU, chef de l'Etat Congolais, Monsieur Patrice LUMUMBA, Premier Ministre, prit la parole pour un discours

qui n'était d'ailleurs pas prévu à l'ordonnance des cérémonies. Mr. LUMUMBA y révéla sa haine pour la Belgique.

Après ce discours, à 11h50, le traité de l'indépendance est signé sous les applaudissement de la salle. A ce moment,

il aurait été question que le ROI rejoigne directement l'aérodrome N'DJILI ; on apprenait que le Souverain avait demandé

 au Gouvernement congolais, une sorte de réparation après le discours de LUMUMBA.Au cours du dîner de l'après-midi,

qui eut lieu avec une heure de retard, dans les jardins du Palais de la Nation, LUMUMBA, dans un deuxième discours,

 avait accepté de rendre hommage à l'œuvre belge au Congo. Après avoir assisté à un grand défilé qui devait clore cette journée,

le ROI regagna l'aérodrome où son avion décolla à 18h14, à la tombée de la nuit.

 Notre avion précédait d'environ une heure l'avion royal et comme il s'agissait du même type d'appareil DC6, notre escale

à KANO révélait tout un protocole : tapis rouge, musique, détachements de gardes d'honneur. Notre escale fut de courte durée

quand les autorités constatèrent leur méprise.

 Même scénario à TRIPOLI et enfin arrivés à MELSBROEK où là, il n'y avait pas confusion. Nous retrouvons notre famille

qui avait bien entendu suivi à la radio, les péripéties de l'indépendance du Congo.

 

L'appellation " Opérations humanitaires  n'apparaît qu'en 1960 quand le jeune Etat congolaise  pâtit des turbulences de

la décolonisation. En quelques jours, dix mille soldats belges, notamment des réservistes, opèrent en Afrique.

Leur mission ? Sauver la vie des Européens, protèger leurs biens, aider à leur évacuation, maintenir l'ordre et garder

 les points vitaux tels les aérodromes, d'où la nécessité par la palabre, l' intimidation ou la force, de désarmer les mutins

 de la Force Publique. Il s'ensuit toute une série d'interventions par air le plus souvent, 825 sauts de paras en une dizaine de jours,

celle par exemple de LULUABOURG (KANANGA).

 

 De l'hôtel IMMO-KASAI où des Européens sont retenus en otages, proviennent deux messages radio :

 " SITUATION DESESPEREE ! ARRIVEZ VITE ". Ils seront délivrés les paras belges.

 Même aventure le 13 juillet au dessus de KABALO. Le 19 juillet, un avion C119 entre USUMBURA et BUNIA, perd de l'altitude

et s'écrase au nord de GOMA dans une région montagneuse ; quatre miliciens survivront mais trente six autres militaires et

 les cinq aviateurs seront tués.   Plus tard, à ces morts d'Afrique aux

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