de
foyers sociaux, de dispensaires, de cantines, mess et cinémas. Le but principal
des études, projets, réalisations de l'aérodrome, de l'Ecole de Pilotage et
de l'Ecole Technique, était de former des mécaniciens, des électriciens, des
menuisiers, pour entretenir et réparer les avions et surtout de former des
pilotes et aussi de transporter des militaires, des civils et du matériel et
de créer un abri en cas de guerre.
Je
pense encore souvent au CONGO d'avant son indépendance, aux Congolais qui, avec
femme et enfants, venaient parfois de très loin à KAMINA et y ont travaillé et
contribué à la réalisation de la base. Leurs enfants qui y ont été à l'école,
parmi lesquels plusieurs ont suivi les cours à l'Ecole Technique et sont
devenus mécaniciens, menuisiers, etc... Aux immigrants qui considéraient le
CONGO comme leur patrie qui y ont travaillé avec les autochtones, y ont créé
des plantations ou des élevages, y ont fait du commerce et dont beaucoup y
sont morts et enterrés. Aux religieux catholiques et protestants qui y ont, non
seulement propagé leur croyance, mais, avec des enseignants dévoués, y ont
apporté éducation et instruction. Aux services médicaux qui y ont combattu les
maladies et fait progresser la santé. Aux sociétés et entreprises qui, avec
leur personnel européen et africain, y ont exploité des mines, construit des
usines, habitations, ports, barrages, centrales électriques, ponts, chaussées,
chemins de fer, y ont érigé des hôpitaux et des écoles.
Aux
territoriaux et à la force publique qui ont jusqu'à peu magistralement dirigé
cet immense pays et ont su maintenir l'ordre parmi ces multiples peuplades
différentes (ils diffèrent beaucoup plus entre eux qu'un Suédois et un
Italien). Aux militaires et civils de la Base et leur famille avec qui j'ai partagé
bonheur et peines. On n’oublie pas ce beau pays fascinant et ses habitants.
Le
8 juillet 1955, notre troisième enfant est né à KAMINA-BASE : une petite fille
que nous appellerons GENEVIEVE. Pour nos deux garçons, GUY 3 ans 1/2 et.
ETIENNE 2 ans 1/2, c'est une petite poupée. Pour les parents, un ravissement. Nos
deux garçons sont nés à UCCLE où je n'ai pu assister à l'accouchement. Ici,
j'ai pu rester près de mon épouse, présence qu'elle a beaucoup appréciée et où
j'ai pu prendre conscience de la réalité d'une naissance ! J'avais déjà eu
l'occasion, en tant qu'Européen, de garde dans notre zone où les responsabilités
sont multiples, d'avoir amené en PICK-UP, à l'hôpital, une maman congolaise
avec son bébé toujours raccordé au cordon ombilical mais je n'avais pas assisté
à l'expulsion. Il m'est souvent venu à l'idée que si les papas devaient
accoucher, il y aurait sans doute moins de bébés !
Nos
lettres venant de Belgique se croisent et il faut attendre deux semaines avant
d'avoir la réponse à nos questions. Nous sommes préoccupés par notre retour en
congé statutaire. Nous devons trouver un logement pour notre famille agrandie.
Une opportunité se présente, la maison contiguë à celle de mon frère ROGER
vient d'être libre d'occupation. Cela nous convient pour notre congé de 7 mois.
Nous avons choisi de passer ce congé en hiver car il paraît que médicalement,
c'est plus profitable pour tous ; notre séjour en Afrique nous ayant donné un
peu d'anémie. C'était aussi pour nos enfants l'occasion de découvrir la neige qu'ils
ne connaissaient pas.