sera plus permis, lors du remplacement des couteaux, de
mettre en marche la RABOTEUSE sans mon contrôle préalable. Il en sera de même
pour la toupie, mortaiseuse et surtout la TENONNEUSE. Ses deux grands disques
armés de couteaux mis en mouvement, engendrent un bruit de sirène qui effraie
les élèves menuisiers et même le CAPITA qui se réfugient à l'extérieur de
l'atelier. Quoique peu rassuré moi-même, je dois montrer l'exemple en restant
courageusement devant la machine sachant que si un des fers se détache, il peut
me transpercer. Nous l'utiliserons assez peu ! Chaque machine est équipée d'un
dispositif de sécurité et malgré ma vigilance pour la sécurité, un de mes
apprentis menuisiers laissera quelques bouts de doigts sur la tablette de la raboteuse.
J'invente les gabarits pour des constructions en série
telles que 50 tables de réfectoire, 100 bancs,
etc...
Je règle les machines
et lance les programmes, cela me passionne et je me sens heureux dans le bruit
des machines. Les bois nous sont fournis, débités en différentes sections. Le
LUSANGA ROUGE et le LUSANGA DORE sont les essences les plus utilisées mais la
poussière de ces bois provoque de l'urticaire. Je sens que je vais aimer former
ces jeunes Congolais avides d'apprendre.
Après la journée de travail, je m'occupe de la troupe SCOUT
et de l'équipe de football. Je me donne à fond et j'aime cela ! Je me couche
chaque soir, en union de prières, avec ma famille restée en Belgique et les
rejoins par la pensée dans un décompte de jours qui nous sépare encore. Les
lettres hebdomadaires se croisent. Lues et relues, chaque soir, avec émotion,
chaque mot porte son poids d'amour! Déjà un mois de passé, je suis titularisé
d'une classe d'une vingtaine d'élèves candidats mécaniciens cellule d'avion
tout en conservant la responsabilité de la menuiserie. La préparation du
matériel didactique, la rédaction des cours, la préparation des leçons et tenue
du journal de classe, me mettent au niveau de mes élèves, pour leur faire
passer mon savoir. Les cours se donnent en français.
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