de 49.487 hectares. Des cités de petites maisons en pisé
(TORCHIS et TERRE) ou en blocs de béton, nous révèlent un important chantier
en construction. Après une longue courbe, nous allons atterrir sur une piste
en terre battue.
Nous sommes en saison sèche (il ne pleut pas pendant 5
mois). Nous laissons derrière nous un immense nuage de poussière activé par les
quatre moteurs de notre avion. En bout de piste, une bretelle nous conduira au
débarcadère. Je précise car il s'agit d'un baraquement nommé le CANARI, car il
est peint en jaune, surmonté d'une manche à air indiquant la direction du vent.
Le commandant de bord nous invite, après l'arrêt des
moteurs, à rester assis sur nos sièges car il faut attendre l'échelle pour
descendre. L'équipage précède le mécano de bord qui placera les sécurités au
train d'atterrissage et c'est enfin la sortie sur l'aire en terre battue
(LATERITE ROUGE). Les retrouvailles avec quelques anciens, tous sont en tenue
beige clair, short, chemise à manches retroussées et casque colonial. Vous avez
fait bon voyage ? Quel temps fait-il en Belgique ? Allez, venez dans le bus,
il est temps d'aller dîner au CLUB LEO II. Nos bagages suivront, ils sont
d'ailleurs bien légers (20 kg par personne) ! Chauffeur, CLUB LEO II, N'DIO
BWANA (Oui, Monsieur) et voilà le fameux club, une petite maison en dur avec
la cuisine, petit bâtiment annexe où, sur une plaque de métal chauffée en
dessous par un feu de bois, ronronnent quelques grandes marmites. Le personnel
est congolais, et est stimulé par les invectives d'un Européen qui a l'œil à
tout. Tout ce monde s'active, les ordres sont évidemment en KISWAILI. Le repas
est convenable et la viande de qualité. Les valises sont arrivées par camion et
les logements désignés, toujours dans ces petites maisons comportant quatre
chambres partagées chacune par deux occupants : petits lits métalliques,
matelas, draps de lit, couvertures (les nuits sont plutôt fraîches), pas d'armoire,
il faut tout ranger dans sa valise. Mon compagnon de chambre est plutôt
défaitiste : je devrais, en sa compagnie, tenir le moral 3 mois. En déballant
nos valises, nous trouvons la lettre glissée à notre insu parmi le linge,
témoignant de l'amour laissé en Belgique.
Souper à 18h, il fait subitement noir, premier étonnement.
Comme nous n'avons pas de lampe de poche, nous nous dirigeons vers la lumière
du CLUB. Dans le petit sentier qui nous conduit, je bute contre un Congolais ;
noir dans noir, c'est toujours noir ! Une lampe COLMAN (lampe à gaz de pétrole)
est suspendue au plafond de la BARZA (Terrasse) et diffuse une lumière blanche
intense. Une myriade d'insectes est attirée et tourne dans une ronde folle. A
l'intérieur, quatre petites tables éclairées par des bougies sur lesquelles
quelques insectes, échappant à la lumière de la BARZA, viennent se griller les
ailes. Les nappes sont en toile de Vichy rouge et blanc. Les assiettes et
verres sont retournés. Sur chaque table, une bouteille d'eau froide, de forme
carrée (vidange de Whisky) ; flacon apprécié pour sa forme pratique de
rangement dans le réfrigérateur. Ce dernier fonctionne au pétrole. Sur la
table, une soucoupe garnie de comprimés de QUININE ou NEVAQUINE nous rappelle
l'obligation de prendre notre dose journalière. La cuisine (PISCHI) se trouve
à l'extérieur dans un petit bâtiment annexe. Les serveurs en veste blanche
attendent les ordres du majordome européen. Le repas est frugal et copieux.
C'est notre premier souper aux chandelles ! Le groupe électrogène est en
panne. C'est notre avion qui amène la pièce à remplacer. Normalement, le
groupe distribue du courant uniquement pour l'éclairage des maisons de 18h à
22h. Un peu avant l'arrêt du groupe, une petite coupure nous prévient qu'il
est temps de préparer lampes et bougies