conservent sous leur imper ou manteau la mar­chandise offerte : couverts en argent, bijoux, etc... D'autres articles seront proposés mais à livrer sur rendez-vous : motos, armes, ..., voitures, etc... C'est ainsi qu'un collègue belge conclura un mar­ché pour un LÙNGER (pistolet de luxe) pour un demi kilo de café ; à la livraison, l'Allemand lui pointera l'arme et le sommera de donner le café avant de disparaître. Moi, je prendrai livraison de rna moto à HARBOURG, banlieue de HAM­BOURG, sans aucun problème.

Quelles exactions les Allemands subissent-ils ? Il y a d'abord peu d'hommes sinon des tout  ieunes  (12-13 ans) ou des tout vieux. Les femmes évitent tout contact avec l'occupant excepté quel­ques idylles pour les militaires connaissant l'alle­mand. Nous nous méfions de la jeunesse. Dans une petite rue de CELLES, un Anglais sera agressé suivi deux jours plus tard par un autre Anglais qui sera poignardé ; la petite rue sera évacuée et in­cendiée. Sur la base, nous employons du person­nel allemand, surtout des femmes pour les cuisi­nes, le nettoyage et l'entretien. Les femmes em­ployées à la cuisine ou au service à table, exhibe­ront rapidement un petit ruban rouge ou autre ob­jet rouge n'hésitant pas quand on leur en demande la raison à répondre " NOUS, NAZIS ". On en fait part au " CAITERING OFFICER " qui les congé­die et le jeu recommence avec les remplaçantes. Nous ne sommes pas très loin du camp de con­centration de BELSEN où il y a encore beaucoup de prisonniers et prisonnières en attente d'être ra­patriés surtout vers la POLOGNE et autres pays de l'EST. Nous sommes invités régulièrement à des soirées dansantes mais tenus à être présents lors du retour à la base (très contrôlés !). Lors de la visite du camp (crématoire), à la sortie, un An­glais, voyant un cycliste allemand passer devant l'entrée, perdant son flegme, interpellera l'Alle­mand et lui arrachera violemment sa casquette en lui montrant l'enseigne du camp : " LE TRA­VAIL REND LIBRE " et le sommant de se décou­vrir devant ce portique.

Comment vivaient les Allemands ? Misé­rablement mais avec un relent de fierté... Existait-il une chaussée de l'amour en Allemagne ? Non, cela n'existait pas à l'époque et cela aurait été dangereux pour les Allemands comme pour les occupants. J'eus l'occasion d'accompagner un Belge à HAMBOURG qui avait une liaison avec une jeune allemande ; l'appartement se trouvant au-dessus d'un poste abaisseur-transformateur électrique, était occupé par un couple. Le mari, ex-marin de la KRIEGSMARINE, reconverti en po­licier, avait comme compagne une ravissante Norvégienne

 

.. ..
..

suite

retour menu principal