renseignant notre religion et la personne à prévenir en cas de décès ; une page est réservée à la ré­daction de notre testament.

Je reçois ma nouvelle affectation en Belgi­que. Ce sera l'école technique de SAFFRAENBERG, près de ST TROND, où je poursuivrai les cours sur avion MOSQUITO. J'aime travailler sur cet avion qui me semble le plus beau de tous les appareils volants. Je m'applique à faire le maximum d'efforts pour me former technique­ment à cette récente technologie. Tout est nou­veau, j'ai une soif d'apprendre et j'aime étudier parfois jusque bien tard dans les salles d'étude qui nous sont réservées. Cette école, ancien pen­sionnat imposant aux 999 fenêtres, nous prépa­rera par le biais d'un corps d'enseignants moti­vés, à une solide formation technique. Des cours nous sont donnés par des instructeurs anglais que nous sommes censés comprendre, en reprenant chaque phrase imprimée dans la documentation technique mise à notre disposition et souvent le piège TRADUIRE, c'est TRAHIR se révélera juste. Nous confrontons entre élèves nos interprétations et arrivons ainsi à la logique et à une connaissance bien ancrée de nos cours L'évolution de notre formation professionnelle sera soumise hebdomadairement à des tests écrits qui, si insatisfaisants, supprimeront notre permission du week-end. Il est mortifiant de voir partir les copains quand on reste à l'école pour y effectuer des cor­vées et des études obligatoires. C'est un stimu­lant amer que l'on redoute tous. Ce passage à l'école sera par contre apprécié : tout est fait pour que nous étudions dans les meilleures conditions. Les repas sont bien préparés, les répertoires im­peccables de propreté, des séances de détente, cinéma, théâtre, sont organisées soigneusement et de qualité. Les sorties sont limitées à une per­mission de 22 heures par semaine. La cantine est bien approvisionnée. Je garderai un souvenir par­ticulier de cette insouciance d'élève malgré les exi­gences d'une stricte discipline. Nous sommes con­sidérés comme des élèves particuliers, traduisant des cours, effectuant des coupes d'accessoires montés sur avion, étoffant ainsi les classes spéci­fiques pour les sessions ultérieures. Chacun riva­lisant d'ingéniosité pour faciliter la compréhension de circuits compliqués et de matériels et acces­soires sophistiqués. Un seul point noir dans ce tableau idyllique : le manque récurrent d'eau. L'école se trouvant sur une colline, le château d'eau alimentant l'institut, ne permettra pas une pression suffisante pour une consommation ac­crue par le nombre de résidents d'où écoulement réduit aux robinets des lavoirs et encombrements malodorants des toilettes.

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