Un TAC EVAL dans les aires Nord à Florennes.
En fait, il s’agissait d’un échange
d’escadrille entre la 1ère et un des escadrons français, le Corse ou
le Morvan ?
C’était dans les années 60,
nous étions à l’ère du F84F.
La 1ère se retrouva à
St-Dizier, le personnel transporté en NORD ATLAS, les français amenés à
Florennes en C119. Comme il s’agissait d’une simulation de guerre, nous logions
sous la tente dans les aires Nord ; armé chacun d’un fusil et pourvu
généreusement de chargeurs de munitions
à blanc et de TUNDER FLASH (pétards très bruyants) J.
Je participai à l’accueil des mécanos
français occupant nos baies. Les exercices étaient surtout des missions
factices comportant des remplissages et vidanges de carburant inhérents aux
exercices envisagés, il en était de même pour l’armement ; cela ne nous
laissait guère de répits surtout que les appareils quittaient leur emplacement
pour effectuer un tour sur les TAXIS TRACK et revenir au parking.
Cette tension eu pour conséquence de nous
tenir éveillés et de jouer vraiment à la guerre mais également de susciter des
initiatives.
Une des premières fût
l’écrasement d’une gourde, d’un mécano français, se trouvant dans la
trajectoire de recul d’un Bowser. Le chauffeur de ce camion citerne contrit du
méfait fit remarquer judicieusement tout en s’excusant que « pourtant la
citerne était presque vide » !! J.
Peinés par le préjudice causé
à un de nos hôtes, nous décidâmes de réparer le dommage à notre manière.
Le goulot de la gourde était
intact, une initiative fut émise qu’il était possible, à l’aide de nos
munitions à blanc, de réparer la déformation de l’ustensile en tirant à bout
portant dans l’ouverture du goulot.
Le dispositif de réparation
fût mis en place, en cercle dans une aire libre ; il en résultat une
pétarade de feu nourri à la grande satisfaction de nos supérieurs qui nous
croyaient engagés dans une défense contre des agresseurs non prévus.
Cela
eu aussi un effet tout autre au-delà de la clôture de l’aérodrome.
Monsieur Berthe de la
carrière venait de repeupler de faisans, le bosquet lui appartenant en vue
d’une partie de chasse prochaine. Le vacarme nocturne égaillait le gibier à la
grande satisfaction du propriétaire.
Revenons aux tentatives de
réparation de la gourde qui manifestement n’avait pas changé d’aspect. Un
mécano astucieux proposa d’ introduire dans la partie valide de la gourde, le
tuyau d’un compresseur que nous utilisions régulièrement pour remplir la
bouteille de démarrage de F84F à une pression de 3.000 PSI.
Cela fit réfléchir certains
qui angéliquement s’éloignèrent de l’opérant. L’opération réussi au delà de
toute espérance doublant du même coup la capacité de la gourde.
L’émulation était lancée,
réconfortée par le Père Jérôme de Maredsous, aumônier auxiliaire du 2ème
Wing, qui vu le succès de l’exercice, invita nos hôtes à visiter son abbaye.
Le retour de ce pèlerinage se manifesta
outrageusement sur les figures, le lendemain de la veille ; il n’y avait
pas que de l’eau bénite au monastère. J
Ne participant pas à cette
sanctification, nous eûmes l’idée pendant l’absence de nos hôtes de concrétiser
au pochoir, nos appréciations sur les fuselages de l’escadron hôte.
Les réacteurs J65 de nos F84F
avaient subis une modification leur faisant gagner quelques livres de poussée
ce que, les réacteurs français n’avaient pas encore.
Voulant souligner d’une
manière scripturale ce fait sur des parties bien apparentes des avions
français.
« METTEZ UN MERCKX DANS VOTRE MOTEUR »
Vous avez compris qu’au tour
de France, de tous les peuples de la Gaule ; les belges --------.
Le retour du personnel français se fit cette fois
par les avions de transport respectifs des Forces Aériennes. Un dernier au
revoir eu lieu au passage devant la Maintenance, du Nord Atlas. Le chef technicien
français, soutenu par deux collègues, dans l’embrasure de la porte arrière du
cargo, coiffé d’un képi de chef piocheur du chemin de fer belge salua dignement
le passage devant le chef de Corps du 2ème Wing qui lui rendit en
toute déférence son salut.
Le retour des nôtres fut aussi assez
douloureux ; ayant dû courageusement effectuer un circuit de dégustation
dans différentes caves !
Nos F84F furent aussi l’objet
d’appréciation exprimée au pochoir représentant ASTERIX et d’une
épitaphe :
« TREMPEZ LES DANS UNE POTION MAGIQUE »
Evocation et réalisation par
René Dubray.